On n’en finit plus, depuis peu d’ années, de voir, lire et être inondé d’une vogue très tendance dans les milieux tertiaires sur les vertus extraordinaires des arbres. Ils soulagent nos maux, guérissent de bobos psychiques, sont des êtres « magiques », qu’il faut respecter mieux que nos voisins de palier. Quel est donc ce phénomène , quelle est la part de vrai dans cet engouement soudain et exponentiel tel un tsunami sociétal ?
Est-ce en réponse au stress trop fort que l’homo modernicus supporte d’abord au travail, puis en famille, et peut-être même dans la compétition sportive en salle…? Il semble que de toute façon, il n’y échappe pas.au contraire, l’arbre est emblème de force tranquille, d’adaptation aux contraintes, et de croissance en groupe de manière quasi harmonieuse.Et cela est vrai.On ne cesse de progresser sur le sujet de manière scientifique depuis finalement une vingtaine d’années et la communauté scientifique (ethno-botanistes, forestiers, biologistes) de s’étonner elle- même des découvertes sur ce monde ligneux où la co-habitation reste un exemple d’harmonie avec croissance, communication par signaux et échanges -de la feuille aux racines , défense voir même ligue contre l’ennemi …sauf l’homme justement.
Oui l’arbre de forêt ou en isolé est une merveille végétale et sa proximité lors de ballade de plus de 30 minutes a de réelles vertus dé-stressantes. On en sait plus là-dessus: les arbres émettent des molécules apparentées aux huiles essentielles appelées phytoncides , sous forme de monoterpènes . Cependant, selon que l’on se promène (promenade et non course-trekking ou exploit sportif) dans un bois de conifères (épicéas, sapins, mélèzes ou cèdres) ou de feuillus comme une hêtraie , l’effet est différent. Le Japon, à l’origine de la vulgarisation de « bains de forêt » ou shirin yoku dans un très officiel programme gouvernemental dans les années 1980/2010, a produit des études poussées passionnantes sur le sujet, démontrant tous les effets après quelques heures d’immersion sylviques. Ainsi, les résineux ont un effet revitalisant et vont convenir à un état de burn-out ou de fatigue intense (même si les russes, dans les années 70/80, constataient une augmentation de l’ozone dans ce type de forêt…). Si au contraire on est en état d’anxiété et de nervosité (chronique ou non), les feuillus (notamment hêtres , charmes , chênes ) auront un effet apaisant rapide pour peu que l’on veuille s’immerger lentement dans leur peuplement.
Le très sérieux programme gouvernemental japonais (entre 1990/2012) a permis de recenser les réels effets bénéfiques sur la physiologie humaine,avec force tests sur plusieurs centaines de personnes avant, pendant et après une immersion de quelques heures en forêt.Baisse sensible des hormones du stress, régulation de l’activité cardio-vasculaire, augmentation de la défense immunitaire, fatigue saine et sommeil réparateur et la liste est non exhaustive.
Se promener en forêt, à un rythme tranquille procure ce que le monde urbain ne peut plus donner. Et notamment après une pluie, les effets sont augmentés par la présence pendant quelques heures d’ions négatifs (anions) que le sol et les plantes diffusent. Ce sont de puissants anti-oxydants, et ils « rechargent » les batteries lorsqu’on est épuisé. Une eau torrentielle en diffuse en permanence.Les forestiers …et les familles qui depuis des décennies s’adonnent à la randonnée en GR le savent bien, sans l’expliquer à ce moment-là…La science ne fait que confirmer et identifier la chose, ce qui ajoute à la crédibilité de telles expériences.Respirer lentement, inspirer puissamment, s’arrêter contre un arbre, assis, debout, faire jouer ses sens en « pleine conscience » quelques minutes, contempler ces scènes de nature avec tous les êtres qui y vivent, c’est se ressourcer.Aucune croyance mystico-gélatineuse n’est requise. Seulement profiter de ce don de la nature-qui-fait-du-bien.
De 30 minutes à 2 h 30 pour en avoir les effets longtemps après l’effort d’aller en forêt…c’est bien peu en rapport aux bienfaits, non? Allez, la remise en forme, c’est maintenant !