Il y a au départ du projet une volonté de 2 personnes du service des soins.Elles ont entendu parler des vertus réelles de ce type de jardin. De thérapies non médicamenteuses. De jardin d’apaisement…En fait, de tous les bienfaits qu’apporte un jardin à but thérapeutique.
Puis elles en parlent à leur direction, un peu interrogée par la chose, mais plutôt bienveillante. Oui, si cela concourt à une atmosphère de mieux-être. Et cela aussi, ou d’abord, pour les soignants.Seulement cela a un coût. Alors on va se mettre en quête de subsides par sponsoring,parrainages, subventions privées et autres sources heureuses de contribuer.
3 mois plus tard, le paysagiste contacté (Sébastien Guéret, de Formavert,en lien avec Philippe Walch, les Jardins à Vie) présente une esquisse rassemblant un cahier des charges venant d’un questionnaire passé dans les services et auprès des usagers de l’ehpad. Et aussi avec sa propre expertise de paysagiste.
Quelques semaines plus tard, après un devis précis des postes et une réponse adaptée techniquement aux contraintes fortes du lieu -400 m2 de fournaise en été, un glacis en hiver, dotée d’une portance faible car cette dalle de béton est le toit d un parking souterrain- le chantier démarre.Pour casser visuellement les angles et la minéralité, des massifs aux contours sinueux ( 185m2 en tout) vont accueillir 39 m3 de terreau (10 tonnes), bordés de bordurettes de pvc recyclé collé. Le plan de plantation offre une palette de 600 vivaces rampantes et arbustives (Lippia, sauge d’ornement, Erigerons , pavots d’orient ou encore oeillets deltoïdes pour ne citer que ceux-là) et 70 arbustes (Feijoa, Seringats, Callistemons…)
La découverte d’un puits existant -dans le carré surélevé des trappes de désenfumage du parking sur ce terrasse patio, va ajouter à la vie de ce jardin sur dalle , en étant la source d’eau de l’arrosage obligatoire par le goutte à goutte qui sinuera dans les massifs.Pour ce faire, l’équipe de l’entreprise d’Economie solidaire “Solidagri” va oeuvrer avec persévérance et enthousiasme 6 jours durant sous la houlette de votre serviteur, Philippe Walch, pour faire émerger ce jardin.Chance: aucune pluie pendant tous ces jours. Mais cela est compensé par une semaine de mistral assez froid. Bon, ç’aurait pu être pire car cela n’a pas arrêté le chantier.Le but : un décor agréable, vert et fleuri durant plus de 6 mois au gré des saisons, en gardant de larges allées de promenades ,sur 65 ml certes, mais cela reste à l’échelle parfaite de personnes âgées plus ou moins valides.
Il y aura même une matinée de plantations avec les résidents, dont la souplesse n’a dégale que les années. un joli moment de collaboration et de relation, avec des paroles heureuses: “ça me rappelle tant de souvenirs”, “quand on avait un jardin avec mon mari, il plantait, je désherbais, j’aimais cela!” “mais il n’y a pas assez de terre, là, vous ne croyez pas ?” etc
Enfin la pose de l’arrosage (environ 200 ml de goutte à goutte sur deux réseaux distincts) sera installée pour la pérennité de ce jardin. les 3 pôles de framboisiers en seront pas en reste évidemment !
Une longueur de massif reste dédié au PASA, le Pôle d’Animation pour les résidents, réservé à des ateliers de plantations en bacs (à venir) et en aromatiques et autres comestibles .
Voilà brièvement le descriptif de ce jardin à peine planté, donc en devenir de luxuriance, de contemplation, de relation au vivant et avec les vivants.
Moins de psychotropes, d’anxiolytiques ou de somnifères…Un tel jardin apporte une telle réponse.Avec une équipe de soignants plus motivée que jamais. A l’Ehpad de l’Hôpital de l‘Isle sur la Sorgue (Vaucluse), le mieux-être au jardin n’est pas une lubie ! Qu’on se le dise !