Que peut on désigner par le mot «  biophilie  » ?

La question se posait, de façon plus ou moins formalisée, depuis les années 30 Ce n’est donc pas le bio éthologue Wilson mais le philosophe et psychanalyste Erich Fromm, allemand d’origine juive, réfugié aux Etats Unis, qui a, le premier développé le concept de biophilie, notamment dans un petit livre bouleversant publié au tout début des années 60, le cœur de l’homme *(petite bibliothèque Payot ), où il le confronte au concept de nécrophilie, présent comme tendance fondamentale chez certains personnages (comme Hitler ou Staline ou les serial killers).

Il écrit :« L’antithèse de l’orientation nécrophile est l’orientation biophile, dont l’essence est l’amour de la vie, par opposition avec l’amour de la mort…la biophilie ne consiste pas en un trait de caractère isolé, elle représente une configuration générale de la personnalité, une manière d’être globale. Elle imprime sa marque sur les processus physiologiques du sujet, ses émotions, ses pensées ses gestes, en bref elle modèle l’ensemble de sa personne… la forme la plus élémentaire de l’orientation biophile est constituée par la tendance qui pousse tous les organismes vivants à se maintenir en vie….nous pouvons observer ce phénomène partout où il y a de la vie, chez l’herbe qui se fraye un passage entre les pierres pour trouver la lumière qui lui permettra de vivre, chez l’animal qui lutte jusqu’à son dernier souffle pour échapper à la mort, chez l’homme qui ferait n’importe quoi pour sauvegarder son existence…une autre dimension :la substance vivante tend en effet à l’intégration et à l’union, elle est animée par un mouvement qui la pousse à rassembler des unités de nature différente, voire opposée, et à se développer de façon structurée »

Edgar O.Wilson, dans son livre  Biophilia  fera de l’orientation biophile une analyse plus « écologiste » ou naturaliste, en découvrant en lui cette attirance fondamentale pour tout ce qui vit, végétaux ou animaux. Il l’étendra à toute la biodiversité, un terme dont il est l’inventeur et dont il donnera une version « inclusive », c’est-à-dire qui est l’extension de notre biophilie à toutes les espèces, connues ou inconnues, et non pas un catalogue , comme on le sous-entend parfois.

source « belles plantes belles plantes » décembre 2017

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